1ère vague, 2ème vague… en attendant la 3ème

Je reviens sur une joyeuse maxime assénée par une personnalité valaisanne bien connue dans le milieu du foot: « En montagne, quand tu as le brouillard, tu t’arrêtes et tu attends que ça passe ». Le ton est raisonnable, posé, empreint de bon sens. En tout cas en matière de foot, cette citation prend tout son sens au vu d’un calendrier – si l’on peut appeler cela encore un calendrier – devenu complètement bancal, et surtout au vu des matchs joués sans personne… C’est vrai que sous cet angle ce n’est pas idéal.

Il est en revanche un domaine où un tel dicton ne s’applique pas. Et ce domaine, c’est la bourse. Plus ça va mal, plus il faut acheter. Si vous attendez que le brouillard se lève, les cours seront remontés et vous n’aurez plus que les miettes. Les performances solides se créent lorsqu’on a le courage d’investir alors que tout semble incertain, lorsqu’on n’y voit rien. Et tout ce qu’il faut en pareille circonstance, outre un peu de cash, c’est surtout du courage. Le courage d’espérer au prochain retour du beau temps.

Les bourses ont corrigé ces derniers temps en tenant compte de deux aspects: les conséquences économiques du virus, que personne ne connaît, et le bal des deux clowns d’outre-mer. Les bourses ont tout d’abord plongé. Puis comme tant de fois elles sont remontées à la faveur tout d’abord de l’élection aux États-Unis, puis ensuite à la faveur d’un espoir de vaccin destiné tout d’abord aux nantis. Pfizer semble avoir décroché la timbale. On verra bien. Quoiqu’il en soit le tout semble complètement irrationnel, un peu comme quand vous prenez vos bonnes résolutions de la nouvelle année en vous promettant de perdre 12 kilos en 6 semaines à raison de 8 séances hebdomadaires au fitness alors que vous ne faites jamais de sport. Sauf que là les fitness ils sont fermés. Il n’y a rien à s’enthousiasmer d’avoir Biden ou Trump au pouvoir. Ni de voir l’émergence d’un éventuel vaccin qui de toute façon ne déploiera ses effets pas avant 2022, pour être optimiste. D’ici là, c’est soupe à la grimace comme plat du jour. Les économies sont en récession, le chômage est élevé et les carnets de commandes désespérément clairsemés pour toutes industries actives dans le domaine de l’inutile. Et quand on sait que notre monde fonctionne sur une économie basée sur l’inutile il n’y a pas trop de quoi se réjouir.

Je ne vois pas du tout les bourses se maintenir à de tels niveaux ces prochains mois. C’est impossible. Rien ne justifie de pareils niveaux alors que rien n’ira normalement pendant au moins deux ans. C’est insuffisant, surtout avec une économie qui crachote et Mr Trump qui s’en ira seulement si on le sort en utilisant un Tomahawk. Ça risque de donner une joyeuse pagaille avec ce vieux singe qui s’accroche à ses rideaux.

Je termine ce billet par un petit coup de gueule assassin. Les pandémies, même si on ne s’en rappelle pas, elles ont toujours existé. Même nous, les Suisses, nous avons déjà vécu cela. L’ennui c’est que personne ne s’en souvient car il faut être au moins centenaire. Les bistrots bouclés, les transports annulés, l’interdiction de se rassembler, le port de masques, tout cela c’est du déjà-vu. Les scientifiques de l’époque étaient comme ceux d’aujourd’hui. Ils n’y comprenaient rien ! Ils ne savaient pas comment traiter le virus, comment il se répandait. Et hier comme aujourd’hui un constat au vitriol: le virus, il est simplement plus fort que nous. L’homme ne maîtrise juste rien et il n’y a plus qu’à attendre que cela passe. Mais en attendant, les marchés vont démerder et on va compter nos morts pendant longtemps… surtout dans un monde où on ne peut plus rester tranquille. On doit bouger. Et grâce à nous, le virus voyage en classe business sans en payer le prix. La 3ème vague ? Maintenant que la 2ème s’apprête à se mettre en mode pause, place à la 3ème d’ici à quelques mois. Le virus, été ou hiver, il s’en fiche complètement pour circuler. Grâce à nous…


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