La bourse pour les nuls

Je sais. Le titre est provocateur. Et je fais partie des nuls. Je n’apprécie pas forcément de me coller une étiquette pareille. Mais dans ce monde-là, je le suis profondément. Tenez, mon erreur de jugement sur le cas grec est flagrante. J’avais cru comprendre que Tsipras et son ministre de l’économie, tout aussi chevelu que moi, avaient compris quelque chose. Comme j’ai été sot. Un politicien, c’est comme ça. Il promet toujours quelque chose et puis, le moment venu, il fait exactement le contraire. En français, on dit qu’il change d’avis. Simplement.

Sauf que là, ça en devient risible. C’est moi qui suis risible en fait. Mes yeux d’enfants et mes encodages sont à remiser au placard. Non Christian: ne jamais croire un politicien. Et surtout pas écouter quelconque discours empreint de quelconque ambition de changement. Vous pouvez être certain d’être face à un menteur sorti tout droit de Pinocchio.

Tsipras est assis au pouvoir. C’est ce qu’il voulait. Du peuple, il s’en fout royalement. De sa souffrance aussi. Du chômage encore plus. Le peuple à ses bottes, il ne s’en privera pas de dominer. Ses grands projets? Doter la Grèce enfin d’un registre foncier? Peut-être. Un jour. Pourquoi se presser à réaliser un projet qui risquerait de frustrer encore plus le peuple?

Je suis parfaitement nul et fais partie des gens qui n’y comprennent absolument rien en bourse. Toutes mes valeurs sont à réviser. Celles-là mêmes qui m’ont amené à goûter beaucoup de succès ces 25 dernières années. Je ne sais si je saurai m’adapter à ce monde de dupe. L’avenir de la Grèce? Pour éviter de souffrir de manière lente et prolongée, il conviendrait à ce pays d’être mis en faillite, de repartir de zéro, avec sa propre monnaie. Mais sûr que pour cela, il faudrait accepter de souffrir un bon coup. Tsipras a pourtant bien offert cette proposition à son peuple. Et il a été entendu pour cela. Et là? Il fait exactement le contraire. Il préfère maintenir son peuple dans la déchéance. Oh certes, une déchéance supportable. Enfin quoique… demandez donc à la jeunesse grecque désœuvrée ce qu’elle en pense.

Mais c’est promis. J’en tire moi aussi les conclusions. Avec un certain dégoût, un certain épuisement. Forcé que je suis de rester spectateur de cette Europe qui a choisi de tenter la fuite en avant à grande échelle.

Vous voulez gagner de l’argent? Eviter la perquisition bancaire qu’opèrent les banques à grande échelle? Achetez le marché! Bourrez le char! Gavez les mules! Et surtout, ne restez pas cash. Et pourtant je ne ferai rien de cela. Je me mets à penser non plus à moi peut-être, mais à mes enfants. Je ne peux participer à cela, à cette fuite en avant, à ce foutoir. Les chevaux sont lâchés et plus personne ne contrôle la calèche. Ça tombe bien. Pour l’instant la route est droite (vive la BCE) et, à ce stade, on en est à se poser aucune question.


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