On se fait un p’tit 5’000 mètres ensemble?

Courir 5’000 mètres c’est long. Ça c’est déjà la première difficulté. Juste courir cette distance. Et ensuite si l’on veut faire une course sans ressembler à une tortue qui traîne son spleen tout au long du parcours, mieux vaut s’entraîner avant.

Les marchés sont ainsi faits. Les coureurs se sont entraînés et ils courent ce fameux 5’000 m depuis 2009. Tous les chevaux sont lâchés et, sans aucune pause digne de ce nom, ils courent. Ils courent et courent encore. Toujours plus vite. Sans jamais prendre le temps de se reposer vraiment. Grâce aux banques centrales qui maintiennent le système en vie en inondant le marché de liquidités et en distribuant des taux zéro dans les bouteilles d’Isostar, les coureurs ne ressentent JAMAIS la fatigue. Ils continuent ainsi gaiement leur marche en avant grâce aux précieux palliatifs distribués sur la planète entière.

Les point de ravitaillement sont il est vrai agréablement disséminés le long du parcours. Le Japon apporte sa contribution. La source intarissable se trouve sur les routes américaines. Et en Europe, même si le produit dopant n’est pas des plus visibles, il existe pourtant bel et bien. Rendez-vous compte. Des pays en faillite survivent malgré tout en parvenant à remplir les bouteilles d’Isostar presque gratuitement.

La course se veut haletante. Jour après jour, nous savons que chaque coureur (ou chaque titre si vous préférez) peut gagner… ou perdre. Le titre choisi n’est pas important. Ce qui est important dans cette course-là, c’est de savoir comment le Maître FED agira. Soit il remplit les flacons qui parviennent aux coureurs et les marchés montent, soit il ne les remplit plus et tout le monde s’effondre sur la piste cendrée.

Les marchés sont ainsi. Complètement dépendants du bon vouloir des banques centrales. Soit l’on monte, soit l’on descend. Il n’existe pas d’entre deux. Que les résultats aux temps intermédiaires soient bons ou mauvais n’y change rien. L’état des coureurs dépend uniquement de l’approvisionnement des stands de ravitaillement.

La culture de la dette permet au système de tenir debout, et en même temps de permettre aux marchés de se trouver à des valorisations pareilles. Sans poursuite de la politique de surendettement, tout s’effondre. Même le coureur le plus en jambe, à fond dans la dernière ligne droite, s’effondrera irrémédiablement si on lui retire son élixir de performance.

Comment se terminera cette course? Qui gagnera? Qui ressemblera à une vielle tortue qui croit qu’elle peut battre les meilleurs? Je n’ai aucune idée à cela. Personne ne sait. Pas même Yellen.


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