L’ambition européenne: se satisfaire de rien!

C’est devenu la nouvelle norme: placer la barre le plus bas possible et parvenir en même temps à en retirer un immense plaisir. Un rêve? L’Europe, c’est exactement cela. On apprend à se satisfaire de la misère. Tous ces guignols vantent le retour de la croissance qui pourtant ne risque de défriser personne. Après tant de trimestres négatifs et un peu de stabilité, on se gausse de ne plus reculer. Il n’empêche… Il n’empêche que ce n’est pas en avançant à deux à l’heure que le chômage se réduira. Là aussi, on semble s’accommoder de ce qui est. Tant que ça ne pète pas quelque part, tant que les désespérés choisissent d’accepter d’être désespérés, il n’y aucune chance que quelque chose évolue.

Les USA ont fait tout juste jusqu’à présent, et les british aussi dans une moindre mesure. Leurs économies ont redémarré, même si les jobs offerts sont des jobs précaires et mal payés. Mais au moins, les gens qui veulent bosser retrouvent gentiment des couleurs. Les USA ont compris cela. Mieux vaut avoir un peuple, certes pauvre, mais qui bosse, qu’un peuple qui regarde passer les mouettes tranquillement assis sur un tabouret de bois à l’ombre d’un orme. Le nouveau modus vivendi semble être cela: accepter d’être pauvre, accepter de renoncer à toute ambition, accepter ce qui est, accepter de perdre l’estime de soi. Vivre ainsi peut paraître facile. C’est clair. Car en acceptant de se satisfaire de la misère, en acceptant de renoncer à tout rêve, reconnaissons que le risque d’être déçu diminue fortement.

On a perdu le sens du mot ambition. L’Europe a décidé de céder à la pauvreté, sans se révolter, sans rien faire. Et là je reconnais bien les Etats-Unis, eux qui se réindustrialisent à grande vitesse, eux qui parviennent à redevenir compétitifs avec la Chine. Certes ils s’appauvrissent, mais leur cœur vit! D’ici à quelques années, ils seront fiers d’apposer « Made in USA » sur leurs produits, comme sur les Maglight. Leurs poches seront peut-être vides, leur pays surendetté, mais ils seront fiers. Et nous, en Europe, une fois de plus nous serons leurs premiers spectateurs. Et pourtant, nous possédons tant de joyaux, tant de compétences, tant de savoir-faire. La seule chose qui nous manque, c’est l’ambition! Et peut-être encore d’intégrer le fait que la vie a un sens et que ce n’est pas en regardant ce que les autres font que la fierté renaîtra. Accepter de se satisfaire du statut quo, c’est accepter d’être perdant.

Ce qui se passe en France et en Italie ne m’indique rien de bon malheureusement. Comme par hasard, les gouvernements italiens et français hurlent au loup. Depuis tant d’années ils promettent… ils promettent… ils promettent de réduire le déficit en pourcent du PIB. Et chaque année c’est la même rengaine, l’année prochaine ça ira… Renzi et Hollande iront pleurer leur cause à Bruxelles. Ils répéteront à l’envi qu’il leur faut retrouver « une ligne », que l’austérité ne mène à rien, que ce n’est pas maintenant qu’il faut encore réduire les dépenses. Soit… Mais quand les réduire alors? Eux qui vivent constamment dans le déficit depuis des dizaines d’années…

Draghi pourrait faire tourner la planche à billets? Mais nooooooon sans blague. Il leur a fallu 5 ans pour comprendre cela à la BCE???? Ah oui et juste encore. La remontée des taux, dans ces conditions, c’est certainement pour très bientôt. A n’en pas douter.


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